Le collectif « Amka congo » et « Les Congolais Débout » ont lancé une campagne d’éducation sur la paix à Goma, au Nord-kivu ce lundi 05 juin 2023. L’objectif est de sensibiliser la population sur la citoyenneté et la lutte contre la désinformation en vue de la construction d’une confiance mutuelle entre jeunes et autorités notamment et participer aux efforts de la restauration de la paix. Plusieurs activités sont prévues pour cette campagne. C’est comme la vulgarisation des messages de paix et de cohabitation sociale sous divers formats dont les médias, la comédie et les chansons.

Claudine FURAHA, étudiante de Goma, a pris part à cet échange. Elle estime que la crème estudiantine ne doit plus d’endormir face au manque de paix. D’où son engagement pour son entourage :« Je vais tâcher d’éveiller la conscience des étudiants vu que, avant d’être étudiant on faut d’abord savoir qu’on est congolais (…), alors ils doivent tous s’éveiller et être vraiment sensibilisés pour déjà commencer à prôner la paix autour d’eux et chacun d’entre eux, étant citoyen congolais, prendre ses responsabilités (…) ».

Plusieurs autres jeunes et acteurs membres des mouvements citoyens œuvrant dans cette ville et ceux de la société civile ont pris part à la cérémonie de lancement. Pour Jackson SINZAHERA, membre du collectif AMKA Congo, les jeunes doivent s’interdire d’utiliser mal l’outil numérique.« Nous demandons seulement aux jeunes de prendre conscience, de savoir qu’il y a une arme très puissante qui est le numérique. À travers le numérique, aujourd’hui on est en train de mal jouer contre(Ndlr) notre pays, au lieu de publier le message qui favorise la recherche et le retour effectif de la paix, on partage n’importe quoi à travers les réseaux sociaux et cela freine le processus de paix (…) », insiste-t-il.

Au cours des échanges, il a été dit entre autres que les « ennemis de la paix profitent souvent de fausses informations publiées sur les médias sociaux ». Maître Robert KAHIRE, représentant du gouverneur militaire du Nord Kivu qui reconnaît les effets négatifs d’une fausse information, interpelle et appelle à la diffusion d’une nouvelle jugée vérifiée :: « Les informations circulent dans divers sens et nombreuses d’entre elles sont de « fake news », de fausses informations que certains véhiculent délibérément ou de manière inconsciente. On tombe sur une « fake news », on la véhicule, ça détruit. Je voudrais ici profiter de cette occasion pour interpeller chacun d’entre nous de vérifier l’information, et ne véhiculer que l’information jugée vraie, et en même de nous sortir du pétrin ».

Le représentant de l’autorité provinciale aussi conseille une paix partagée :« Le souhait de tous et chacun d’entre nous c’est que la guerre prenne fin. Chacun de nous a un rôle à jouer. La paix on doit la donner au voisin, à tout congolais, à tout enfant du Nord-kivu par le comportement, par le propos, par d’autres conduites. Et cela passe par un engagement, le vrai. Cela passe par la propagation de vraies informations ».

« On a aujourd’hui un bon outil, la loi sur le numérique, qui sanctionne telles pratiques d’informations d’intoxication et nous demandons aux autorités d’appliquer cette loi à sa juste valeur », renchérit Jackson SINZAHERA.

Autres pistes de solutions contre les freins de la paix: « Pour trouver la paix dans l’Est de la RDC, nous avons demandé qu’il y ait multiplicité des forums pour que la population propose des pistes des solutions, nous avons aussi demandé aux autorités de créer un espace de redevabilité (…) », a déclaré Amstrong CHIZA, membre d’une structure citoyenne, à l’issue de cette séance. 

Gédéon MUHINDO